Parité, quand tu nous tiens !

Jusqu’à ce jour, les conductrices d’automobiles bénéficiaient de tarifs inférieurs à ceux des conducteurs, au motif qu’elles conduisent plus prudemment.

Or voilà que, pour suivre une directive européenne (satanée Europe !), les assureurs français devront réajuster les tarifs consentis aux dames sur ceux subis par les messieurs, et ce au sacro-saint principe de la PARITÉ.

Bien. Mais, comment se fait-il qu’aucun assureur ne pense à réajuster les tarifs subis par les conducteurs sur ceux consentis aux conductrices ? Sans doute, par distraction…

Oh, parité, que de crimes ne va-t-on pas commettre en ton nom !

Faut-il aller traîner ses bottes jusque dans les recoins les plus reculés de notre planète pour rencontrer encore un peuple barbare ? Certes non ! Un peuple barbare est installé en plein éclairage, au centre du monde. Car ce peuple barbare vit dans un grand pays : les États-Unis d’Amérique.

Einstein, qui est mort en 1955, ne disait-il pas que les Étasuniens étaient passés directement « de la barbarie à la décadence » ? À un détail près : la barbarie n’a jamais reculé dans ce grand pays, même si elle est occultée par une brillante vitrine où s’étale une technologie prépondérante.

N’ayons pas la mémoire trop courte. Ces États-Unis que l’on vénère aveuglément, c’est la ségrégation, l’assassinat de Martin Luther King, c’est le napalm au Vietnam, c’est la chasse aux sorcières du maccarthysme et ses victimes, c’est le camp de concentration de Guantanamo, c’est le couloir de la mort des sordides prisons, etc.

Je n’aurai jamais de mots assez sévères pour dénoncer cette béate admiration que des peuples civilisés comme le nôtre vouent à ce peuple composé d’hommes et de femmes immatures qui trimbalent leur misère intellectuelle, une Bible à la main et une arme dans l’autre. Une religiosité primaire écartelée en de multiples sectes, une passion exclusive pour l’argent-roi, un mépris affiché pour la misère qui frappe les minorités sociales, une justice qui relaxe l’auteur fortement présumé d’un viol (c'est-à-dire un crime passible des Assises en droit français) mais le rançonne en un procès civil expédié en dix minutes, voilà le triste mais réel tableau de ce prétendu « grand pays » qui impose au monde sa langue, son cinéma, sa musique, sa pensée. Ne confondons pas grandeur et excessivité ! La tuerie du Connecticut n’est rien que l’aboutissement de cette barbarie institutionnelle. Elle n’est pas la première et sans doute pas la dernière dans un pays où la vente d’armes (de toutes les armes) est licite.

Alors que déjà se profilent les derniers temps de mon existence, je voudrais former le vœu que notre pays ne renonce jamais à son patrimoine culturel ciselé au fil des siècles et à la vraie lumière d’un humanisme qui se reflète dans notre langue faite de nuances et d’esprit. Refusons de devenir les vassaux d’une barbarie.

Dans la folie pathologique qui régit la télévision française depuis quelques années, de nouvelles chaînes TNT gratuites font leur apparition cette semaine.

Par curiosité, j’ai jeté un œil sur les programmes proposés. Désolant ! On y trouve les mêmes âneries que celles débitées sur les chaînes déjà en place. En vérité, on constate que toutes ces chaînes qui se multiplient régulièrement se repassent leurs programmes indigents (séries étasuniennes usées et archi-usées, jeux débiles, débats stériles...). Ainsi, la médiocrité culturelle de la télévision demeure, à peu d’exceptions près, la règle générale.

Le prix Nobel de la paix a été décerné à l’Europe. Curieux, n’est-ce pas ?

Où est la paix en Europe ? Bien sûr, les Européens semblent avoir renoncé aux massacres et aux génocides et, pour ne plus abîmer leurs belles campagnes touristiques, ils ont transposé les champs de bataille vers les pays que l’on dit émergents.

Mais les honorables donateurs de ce prix Nobel ont fait l’impasse sur la guerre économique à laquelle se livrent sans pitié les états européens qui s’arrachent les marchés, spéculent sur les statuts sociaux des travailleurs. Les états du nord de l’Europe s’amusent à appauvrir ceux du sud en leur imposant des obligations de rigueur budgétaire dont les honnêtes gens font les frais. L’Union européenne, dont on attendait, sinon l’âge d’or, au moins une certaine prospérité, n’engendre que la misère qui grignote les peuples, déstabilise les économies nationales et jette à la rue par centaines de milliers des salariés qui n’ont commis d’autre faute que celle de se trouver dans un système financier qui encourage les égoïsmes et accélère l’enrichissement incontrôlé de ceux qui n’ont aucun scrupule.

L’Europe libérale, c’est bien la liberté du loup dans la bergerie, mais d’un loup désormais nobélisé. Comment ne pas être fier de cette médaille de complaisance ? Avez-vous vu la fierté dominatrice de la reine Angela qui, de Nicolas en François, ressasse cette vieille rengaine : « Deutsch über alles » ?

Hier soir, sur France 2, le téléthon ; hier soir, au même horaire, sur TF1, le télécon.

Sur France 2, une entreprise humanitaire, sur TF1, une entreprise décérébrante avec cette ridicule et exhibitionniste élection de miss France.

Ce que je ne comprends pas, c’est que les militantes du féminisme (femmen, entre autres), toujours si promptes à dénoncer sans ménagement les mauvais traitements imposés aux femmes, affichent une indifférence complice face à ce genre d’exhibition qui ramène la femme à sa seule dimension plastique, sous les regards lubriques de quelques personnalités guignolesques, tel ce Delon finissant dans son rôle de « vieux beau cabot ».