« France 2 » a présenté hier soir un excellent documentaire consacré au rôle joué par Marie Curie durant la 1re Guerre mondiale (14/18). Nous avons vu que celle-ci ne fut pas seulement une chercheuse scientifique dont les travaux sur le radium et le polonium ont rendu tant de services à la médecine moderne, lui faisant même prendre un virage décisif.
Ce que l’on savait moins, c’est que sa fille Irène s’engagea auprès d’elle et le rejoignit sur le front où les deux femmes participèrent très activement aux soins apportés aux blessés grâce à la radiologie récemment découverte. Il faut rappeler qu’Irène n’avait alors que dix-huit ans. Cette jeune fille fut admirable de courage et d’abnégation.
Puis, la Grande Guerre prit fin… jusqu’à la prochaine.
Irène Curie reprit ses études et devint à son tour une chimiste de haut niveau, poursuivant l’œuvre entamée par ses parents, Pierre et Marie Curie. Elle épousa un jeune chercheur déjà renommé : Frédéric Joliot et tous deux travaillèrent sans relâche au service de la science et de la France car ils étaient foncièrement patriotes.
Mais voilà que, au sein de la Résistance dans laquelle il s’était engagé pendant l’occupation germano-vichyste, il avait adhéré aux idéaux du communisme (les communistes étaient nombreux, sinon majoritaires dans la Résistance, n’en déplaise à leurs détracteurs de tous bords) et Frédéric Joliot avait épousé cette cause.
C’est sous ce motif que, le 28 avril 1950, le président du conseil de l’époque, Georges Bidault, négligeant aussi bien le travail scientifique que l’engagement patriotique de Joliot-Curie, prit, peut-être pour plaire aux Étasuniens enfermés dans leur paranoïa anti-communiste, la décision de mettre un terme à ses fonctions universitaires. Ce fut un scandale car Joliot ne s’était nullement rendu coupable de collaboration scientifique avec l’URSS, comme on l’en a accusé sans preuves.
Nos « amis » étasuniens ont dû se réjouir de l’élimination d’un savant français de haut niveau, laissant ainsi le champ libre aux savants allemands qu’ils avaient récupérés à Nuremberg au nez et à la barbe des alliés.
Quant à Bidault, quoi dire ? On ne discute pas avec un ivrogne…